Le shiatsu en dehors du Japon :
A partir de 1970, le Shiatsu s'est répandu en dehors des frontières, à la suite de la visite du président américain Nixon en Chine Populaire. Il fit son apparition en France grâce à des Maîtres comme Y. KAWADA, T. KAGOTANI, R. TOKUDA, H. IZUMO entre autres, mais aussi grâce à des stages animés par des personnalités prestigieuses comme T. NAMIKOSHI, S. MASUNAGA et W. OHASHI.
En mai 1997, l’Union Européenne, mentionne le Shiatsu comme l’une des 8 méthodes de médecine complémentaire et alternatives désignées dans la résolution A4-0075/97 et reconnues dans ses 15 états membres. Le Shiatsu apparaît alors comme une « médecine non conventionnelle digne d’intérêt » au même titre que l’ostéopathie et l’acupuncture.
La base :
Le shiatsu est une forme de thérapie manuelle originaire du Japon. Il prend sa source dans la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) qui date de quelques siècles avant Jésus Christ. Le shiatsu trouve son origine dans le Amma (« calmer par le toucher »). Le Anma est longtemps resté pratique principale de méthode du bien-être au Japon.
Origines du shiatsu
Les premiers protocoles :
Le maitre de massage Shinsai OTA décrit les premiers protocoles de pressions dans le livre « Ampuku ZUKAI » (1827), fondateurs du Shiatsu actuel. Il montre par sa méthode de diagnostic et de traitement précise de l'abdomen et de ses organes qu'il est possible de faire mieux que l'Amma.
Le véritable fondateur du terme "Shiatsu" est Tenpeki TAMAI. Son livre « Shiatsu Ho » (1919, "Méthode de pression avec les doigts") est le fruit de la rencontre entre le Anma (massage traditionnel) et la chiropractie importée de l’Occident adaptée au système énergétique chinois.
Tokujiro NAMIKOSHI (1905-2000) a ouvert en 1925 la première clinique à utiliser un protocole Shiatsu, suite à l’expérience qu’il a eu à l’âge de 7 ans alors qu’il tentait de soulager les douleurs de sa mère qui souffrait de polyarthrite rhumatoïde. Il a très vite constaté qu’elle se sentait mieux lorsqu’il réalisait des pressions avec les pouces au lieu de massages conventionnels. Ses douleurs ont disparu et elle a vécu en très bonne santé jusque 88 ans. Il a mis l’accent sur la physiologie et l’anatomie et a délaissé la fonction des méridiens pour rendre le shiatsu plus accessible au mode de pensée occidental.
Après la seconde guerre mondiale, la popularité du Shiatsu s'accroît au Japon, grâce à une commercialisation efficace.
T. NAMIKOSHI ouvrit en 1940, la première école de formation de praticiens en Shiatsu. Sous son impulsion, en sa qualité de dirigeant de l’Association Japonaise de Shiatsu, le ministère japonais de la Santé reconnut officiellement le SHIATSU en 1955, comme médecine à part entière.
Quelques années plus tard, Shizuto MASUNAGA, réintroduisit les principes de base de la Médecine Traditionnelle Chinoise (Cinq Éléments, Yin et Yang, méridiens, etc.). Diplômé de philosophie en 1949, il est devenu l’un des élèves les plus brillants de T. NAMIKOSHI au "Japan Shiatsu College of Tokyo". Il devint rapidement l’un des professeurs les plus en vue de cette institution et sera chargé du cours de psychologie clinique. Plus instruit que son professeur grâce à ses études supérieures, MASUNAGA s’intéresse très tôt à la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC). C’est lui qui poussera pour l’introduction des théories chinoises et de l’étude précise des points d’acupuncture dans le Shiatsu. il ajouta à la MTC les notions de psychologie, de relations avec le système émotionnel et de développement spirituel, ce qui donna le Zen Shiatsu.
En 1957, le ministère japonais de la Santé publiait le livre "Théorie et pratique du Shiatsu", d'où est extraite la définition suivante : "Le Shiatsu est une technique qui utilise les doigts et les paumes des mains, pour exercer des pressions en des points déterminés, avec l'objectif de corriger des irrégularités de l'organisme, de préserver et d'améliorer l'état de santé et de contribuer à l'amélioration d'états morbides spécifiques".
Les deux principales écoles :
Parmi les différentes écoles de shiatsu (dont certaines ont aujourd'hui disparu avec leurs chefs de file), les 2 écoles de pensée principales sont le Shiatsu de T. NAMISKOSHI Sensei où le praticien n’utilise incidemment que ses doigts et ses paumes, et le Zen-Shiatsu de S. MASUNAGA Sensei, plus basé sur la médecine chinoise.